Déplacements en train, impact environnemental et Railcoop

Comment le train, notamment grâce la coopérative Railcoop, peut limiter l’impact environnemental de nos déplacements ?

Pour rappel, le secteur des transports représente 33 % de la consommation d’énergie finale en France en 2015. Une consommation en forte augmentation puisqu’elle ne représentait que 29 % en 1990 ou encore 18 % en 1970. Ce secteur est particulièrement polluant puisqu’il dépend à plus de 91 % des énergies fossiles. Il est le principal émetteur de C02 et représente plus de 30 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES).((https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/strategie_transport_mobilite_2020_2023.pdf))

Se déplacer en train pour réduire son impact environnemental

D’une manière générale en France, le train est un mode de transport peu émetteur de GES. Un atout déjà évoqué dans cet article. En effet, pour un trajet longue distance, le train est de loin le mode de transport le moins polluant. Si un TGV émet 3,2 kg de CO2 pour un trajet de 500 km, un trajet équivalent en avion émettrait 241,5 kg de CO2.((https://www.consoglobe.com/les-14-modes-de-transport-les-moins-polluants-cg))

Les émissions de GES liées aux transports représentent 31% des émissions des français. Parmi celles-ci, le transport routier en représente à lui seul 94% en 2016 (dont 52% uniquement liés à la voiture).((https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/strategie_transport_mobilite_2020_2023.pdf)) Pour autant, le train reste un moyen peu utilisé et nous conservons un fort attachement à la voiture. Bien évidemment, l’accès aux trains n’est pas égalitaire géographiquement contrairement à la voiture.

Si cet article s’intéresse au transport ferroviaire, la réflexion et les arguments mis en avant ici sont transposables à d’autres transports en commun. Les impacts en sont différents mais restent toujours en faveur d’une diminution de notre utilisation du transport routier (notamment individuel).

Le transport routier reste aujourd’hui prédominant. Nous pourrions donc croire que son évolution et ses progrès techniques permettent d’en diminuer l’impact environnemental. Or, c’est justement l’inverse qui se produit. La demande en mobilité augmente, l’électrification n’est pas assez rapide, l’efficacité énergétique des véhicules ralentit et les achats de voitures lourdes et qui consomment davantage sont en hausse.((https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2019/09/hcc_rapport_annuel_grand_public_2019.pdf))

L’utilisation fréquente de la voiture individuelle et notre volonté de lutte contre le changement climatique sont actuellement deux faits contradictoires. Pour réduire notre empreinte environnementale liée au transport, nous devons nécessairement modifier nos modes de transport. L’utilisation du train est alors une solution évidente malgré ses éventuels inconvénients.

Déplacements en train, prix et coût environnemental

Si le train reste peu utilisé par les français, c’est en premier lieu pour un argument de prix. Il est pourtant essentiel aujourd’hui de considérer le coût environnemental de nos transports au-delà de leur prix économique.

Malgré ce coût environnemental, en 2018, 4,4 milliards de personnes ont emprunté l’avion. Cela représente une hausse de 6,9% depuis 2010.((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-la-mobilite-ademe/)) Et au quotidien, c’est la voiture qui reste prédominante.

Pourtant si l’on s’attache au prix, la voiture reste le mode de transport le plus cher. En effet, une voiture coûte 5000€ par an en moyenne.((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-la-mobilite-ademe/)) Par ailleurs et plus indirectement, le réseau routier représente plus de 12 milliards d’euros par an pour les collectivités territoriales, soit 9 % de leur budget.((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-la-mobilite-ademe/))

On considère souvent le train comme étant un moyen de transport cher. En réalité, il l’est moins que la voiture si l’on prend en compte l’ensemble de ces coûts. Considérons un trajet de 1000 km pour une voiture dont la durée de vie est de 200 000 km (moyenne pour un véhicule diesel de moins de 1,5 tonnes((https://www.bilans-ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?transport_routier_de_marchandi.htm))). L’ensemble des frais liés au trajet correspond alors au prix du carburant, mais aussi à 1/200e du prix du véhicule et à 1/200e du prix des réparations que subira la voiture pendant sa vie. Ajoutons les péages (souvent inévitables sur un tel trajet), et le prix dépasse celui d’un billet de train pour le même trajet.

Pour prendre conscience de notre impact environnemental lié aux transports, il est essentiel de pouvoir les comparer. Pour cela, vous pouvez utiliser ce petit support interactif fournit par Datagir pour mieux choisir votre mode de transport :

Déplacements en train, temps et monde en pénurie d’énergie

Dans un monde en crise climatique, à la population croissante et où l’énergie principale du transport (le pétrole) va atteindre une décroissance((https://jancovici.com/transition-energetique/petrole/a-quand-le-pic-de-production-mondial-pour-le-petrole/)), il semble essentiel de trouver des alternatives à nos moyens de locomotions actuels. Ainsi, dans un monde « énergétiquement vertueux », le train et le bateau devraient devenir systématiques pour les déplacements de longues distances.((https://jancovici.com/changement-climatique/quel-monde-ideal/que-peut-on-dire-sur-un-monde-qui-serait-energetiquement-vertueux/)) Cela impliquerait souvent que ces trajets soient plus longs exactement comme lorsque l’énergie était rare.((https://jancovici.com/changement-climatique/quel-monde-ideal/que-peut-on-dire-sur-un-monde-qui-serait-energetiquement-vertueux/))

Actuellement, c’est l’idée du « toujours plus vite, toujours plus gros » qui gouverne l’économie des pays riches. Or, ce choix a pour conséquence directe l’augmentation des consommations énergétiques.((https://jancovici.com/changement-climatique/quel-monde-ideal/que-peut-on-dire-sur-un-monde-qui-serait-energetiquement-vertueux/)) Ainsi, s’il est plaisant et agréable de pouvoir se déplacer vite et loin grâce à des transports de plus en plus gros (comme c’est le cas de la voiture ou de l’avion), cette évolution est en parfaite opposition avec notre souhait de réduire notre impact environnemental. Le train se présente alors comme une solution puisqu’il permet d’envisager des transports longues distances sans nécessiter une consommation énergétique élevée.

Une alternative coopérative avec Railcoop

Depuis 2020, les offres concurrentielles de la SNCF sont autorisées. Bien que l’offre publique soit riche, elle fait le choix de privilégier les axes populaires. Elle laisse ainsi de côté certaines lignes qui pourraient exister ou qui existaient auparavant. C’est de ce constat qu’est né le projet Railcoop !

Son objectif est de développer un service ferroviaire complémentaire à celui existant, tout en répondant aux besoins environnementaux et humains de notre siècle. Ce projet envisage alors des services qui ne sont pas, plus ou que partiellement fournis par le service public existant. Railcoop étant une coopérative, tous ses acteurs collaborent et participent au projet. Ainsi, le développement retenu s’envisage dans la création de connexions entre les territoires éloignés plutôt que dans l’amélioration de l’offre autour des grandes métropoles. Pour répondre à tous les usages, les transports seront à destination de voyageurs mais aussi de marchandises commerciales. Un développement à grande échelle puisqu’il concerne la France mais aussi l’Europe, pour des trains de jour comme de nuit.

De par son statut de coopérative, Railcoop se protège aussi des dérives économiques. Par définition, la société est détenue par l’ensemble des sociétaires. Les prises de décisions sont équitables car chaque représentant n’apporte qu’une seule voix aux votes. Cette répartition n’apporte pas plus d’importance à celui qui détient de nombreuses parts dans la société. Pour les mêmes raisons d’équité, différents acteurs siègent au conseil d’administration et contribuent ainsi à la démarche coopérative. Ces intervenants peuvent être des personnes physiques ou morales, des collectivités territoriales, des partenaires techniques et des salariés. Chaque groupe de personnes est considéré à parts égales au moment des votes.

Une initiative à suivre de près ! Et si elle vous plaît, n’hésitez pas à prendre part aux décisions en devenant vous-même sociétaire chez Railcoop ! 😉

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