Alimentation, impact environnemental et pistes pour une alimentation écologique

légume

Quel est l’impact environnemental de notre alimentation et comment envisager des pistes pour une alimentation qui soit plus écologique ?

Si vous êtes un peu débordés ou flemmards (rien de bien grave à cela), retenez que pour adopter une alimentation écologique, il faut faire 3 choses. (1) Manger local et de saison, (2) Manger moins de viande (et particulièrement bovine), (3) Diminuer la part de produits transformés dans son assiette.

Alimentation et impact environnemental

En France, la part des émissions de gaz à effet de serre (GES) liée à l’alimentation est estimée à 46 millions de tonnes équivalent carbone. Cela représente environ 25% des émissions du pays.((https://jancovici.com/changement-climatique/les-ges-et-nous/combien-de-gaz-a-effet-de-serre-dans-notre-assiette/)) Si on va même plus loin dans l’estimation et que l’on y ajoute toutes les dimensions (transports des aliments, chauffage des magasins alimentaires, transports pour aller faire ses courses, fabrication des engrais, fabrication et gestion des emballages, etc.) on approche 31,6% des émissions en GES françaises.((https://jancovici.com/changement-climatique/les-ges-et-nous/combien-de-gaz-a-effet-de-serre-dans-notre-assiette/))

L’agriculture et la sylviculture sont la principale source d’émission de méthane et de protoxyde d’azote. Et il s’avère que ces deux gaz sont responsables d’environ 1/3 des émissions de GES en France.((https://jancovici.com/changement-climatique/les-ges-et-nous/combien-de-gaz-a-effet-de-serre-dans-notre-assiette/))

Alimentation et environnement sont donc étroitement liés. Mais soyons positifs : comme nous mangeons tous les jours, nous avons un levier direct sur notre impact environnemental ! 😁

Impact environnemental et importance de l’alimentation

Manger est sans doute l’un des besoins les plus essentiels. Bien plus que de s’acheter une télévision, des vêtements ou de s’offrir des vacances…Et pourtant la part du budget alimentaire d’un français est passée de 35% à 20% entre 1960 et 2014.((https://www.insee.fr/fr/statistiques/1379769))

Les aliments de base bruts ont diminué pour voir apparaître les produits transformés et les plats préparés. Aujourd’hui, les produits bruts ne représentent plus que 20% des achats alimentaires.((https://jancovici.com/changement-climatique/les-ges-et-nous/combien-de-gaz-a-effet-de-serre-dans-notre-assiette/))

Bien évidemment le pouvoir d’achat évolue et nous ne sommes plus le même nombre qu’en 1960. Mais s’intéresser à l’impact environnemental de son alimentation est indissociable de s’intéresser à ce que nous mangeons et à quel prix (monétaire et écologique). Et même si notre monde de l’hyper-puissance énergétique a permis de nombreux apports pour l’alimentation, son impact environnemental n’est pas positif. C’est ainsi qu’une tomate issue d’une serre chauffée consomme 4,5 fois plus d’énergie qu’une tomate de pleine terre.((https://cacommenceparmoi.org/fruits-et-legumes-de-saison-meilleurs-en-gout-et-pour-la-planete/))

De plus, la surconsommation de ressources naturelles alimentaires doublée de l’impact humain peut avoir des effets très néfastes sur l’environnement. Aujourd’hui, par exemple, 1 espèce de poisson sur 3 est menacée d’extinction((https://www.consoglobe.com/poissons-evitez-especes-voie-disparition-1974-cg)). Il est aujourd’hui évident que les ressources naturelles s’épuisent. Malheureusement, elles ne se reforment pas assez vite en comparaison de l’impact d’un humain toujours plus grand en nombre.

Des pistes pour une alimentation plus écologique ?

Manger local et de saison

Un fruit importé hors saison par avion consomme 10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit acheté localement et en saison1. Rien d’incroyable, mais malgré notre envie, manger des tomates toute l’année en France n’est pas naturel. Surtout qu’il s’agit souvent de faire venir ces tomates (ou autres fruits / légumes) de loin.

Ces importations contribuent directement à multiplier le transport de produits alimentaires. C’est ainsi qu’un tiers des camions sur les routes transportent des produits finis ou intermédiaires de l’activité agricole((https://jancovici.com/changement-climatique/les-ges-et-nous/combien-de-gaz-a-effet-de-serre-dans-notre-assiette/)).

Manger moins de viande (en particulier la viande bovine)

En France, entre 65 et 70% de la surface agricole est consacrée à l’alimentation des animaux((https://jancovici.com/changement-climatique/les-ges-et-nous/combien-de-gaz-a-effet-de-serre-dans-notre-assiette/)). La consommation de viande par habitant est croissante depuis de nombreuses années. Cette croissance est directement fonction de la quantité d’énergie disponible dans le pays. Pour autant, la consommation de viande est celle qui émet le plus de GES au sein de notre alimentation. Et ce très largement.

Émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’un kg de nourriture, en kg équivalent CO2, avec une discrimination par gaz, pour les produits dits « conventionnels » (donc issus de l’agriculture intensive sauf mention contraire) (Jancovici, 2016)

L’adoption d’un régime végétarien permet, à lui seul, de réduire de 1,12 tonnes équivalent CO2 les émissions par an et par personne. C’est ainsi réduire de 10% de l’empreinte carbone d’un français.((http://www.carbone4.com/wp-content/uploads/2019/06/Publication-Carbone-4-Faire-sa-part-pouvoir-responsabilite-climat.pdf))

Diminuer la part de produits transformés dans son assiette

En France, 15% de la consommation d’énergie liée aux industries est le fait des industries agroalimentaires. En effet, plus les produits que nous consommons sont industriels, plus ils consomment d’énergie. Ils sont alors plus émetteurs en GES que les produits bruts. Les produits transformés nécessitent de nombreux intermédiaires qui s’ajoutent à la production des produits bruts. Ces intermédiaires sont liés aux emballages avant utilisation, aux transports, au fonctionnement de machines, à l’électricité et au chauffage des magasins, aux trajets pour aller faire les courses, à la destruction ou au recyclage des emballages etc.

Ainsi, diminuer la part de produits transformés en faveur de produits bruts est une essentielle pour diminuer son impact environnemental et aller vers une alimentation plus écologique.

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Quelles solutions pour adopter une alimentation plus écologique ?

Les marchés, les AMAP, les magasins spécialisés dans les produits locaux, les magasins bio (proposant souvent des alternatives alimentaires), les magasins zéro déchets, sont autant de solutions pour adopter les pistes envisagées dans cet article.

Sur Nantes, nous avons déjà envisagé certaines de ces solutions notamment avec Ô Bocal, Naofood, ou la Brasserie Tête Haute. Pour trouver les adresses près de chez vous, je vous conseille la lecture du magazine Le Magazine Les Autres Possibles (numéros sur l’alimentation) ou l’utilisation de l’application Etiquettable qui référencent des producteurs locaux et raisonnés. A chacun de faire des petits efforts qui je vous le rappelle ne sont pas anodins ! 💪


BONUS N°1

Une petite répartition de l’empreinte carbone d’un français par secteur (en 2010). Vous remarquerez que l’alimentation y a sa place et la viande encore plus en proportion ! 😉


Carbone 4, 2012

BONUS N°2

Un petit calendrier (fourni par l’ADEME) des fruits et légumes de saison à afficher sur votre réfrigérateur (ou vos toilettes) pour toujours l’avoir en tête 😉

  1. https://www.planetoscope.com/agriculture-alimentation/Autre []

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