Fast-fashion et impact environnemental VS. mode éthique et Loom

Avec 100 milliards de vêtements vendus chaque année dans le monde((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/)), quel est l’impact environnemental de la mode ? En quoi la fast-fashion et son modèle de croissance ne peut être durable et s’oppose à celui d’une mode plus éthique comme le propose Loom ?

Mode et impact environnemental

Avec 2,1 milliard de tonnes de gaz à effet de serre (GES) émis chaque année((https://www.mckinsey.com/~/media/McKinsey/Industries/Retail/Our%20Insights/Fashion%20on%20climate/Fashion-on-climate-Full-report.pdf)), l’industrie textile a un impact environnemental réel notamment lié à la production de fibres.

Le polyester est aujourd’hui la matière la plus produite pour l’industrie textile. Malheureusement, il provient à 70% du pétrole((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/)), une ressource fossile limitée dont les stocks sont déjà en partie épuisés((https://jancovici.com/transition-energetique/petrole/a-quand-le-pic-de-production-mondial-pour-le-petrole/)). A chaque lavage, ces fibres en polyester libèrent des microfibres plastiques qui finiront dans l’océan. Chaque année c’est l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique qui finissent dans l’eau terrestre((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/)).

L’agriculture du coton, qui représente 1/4 des productions textiles, comporte elle aussi des effets néfastes pour l’environnement. Elle nécessite énormément d’eau. L’équivalent de 70 douches pour produire 1 tee-shirt.((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/)) En plus de l’eau, l’agriculture du coton consomme des pesticides qui, à excès, sont nocifs pour les nappes phréatiques et les cours d’eau.((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/)) Enfin, l’agriculture du coton ne peut se faire en France car le climat ne la permet pas. Et donc même Made in France, un vêtement en coton nécessite des trajets qui eux aussi polluent.

Au-delà des fibres, ce sont aussi les teintures et traitements appliqués aux vêtements qui sont toxiques. Pendant les lavages en machine, ces composants se diluent dans l’eau et finissent dans les océans. Ils représenteraient ainsi 20% de la pollution des eaux mondiales((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/)). Et enfin, les vêtements que nous portons impliquent aussi d’être transportés jusqu’en France. Un déplacement bien souvent réalisé en avion. Et finalement, ce sont 80% de nos vêtements qui finissent à la poubelle pour être incinérés ou enfouis.((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/))

C’est ainsi que l’industrie textile est responsable de 4% des émissions mondiales en GES en 2018.((https://www.mckinsey.com/~/media/McKinsey/Industries/Retail/Our%20Insights/Fashion%20on%20climate/Fashion-on-climate-Full-report.pdf))

On ne le répètera jamais assez, mais toute production a un impact environnemental. Et celui de l’industrie textile est loin d’être négligeable.

Fast-fashion, mode et éthique

L’industrie textile, dans son histoire récente, est loin d’avoir eu comme valeur première l’éthique. En effet, son modèle est davantage celui de la croissance économique à tout prix. C’est surtout et particulièrement le cas des grandes entreprises de la mode.

Quelques éléments témoignent de l’absence d’éthique dans les grandes entreprises de la mode :

  • la délocalisation des entreprises additionnée de l’exploitation économique des employés (la triste réalité du made in Bengladesh ou Pakistan)
  • l’exposition des employés à des matières toxiques : pesticides, hydroxyde de sodium, disulfure de carbone, éthoxylates de nonylphénol (pour fixer les couleurs), formaldéhyde cancérigène (pour les vêtements sans repassage), etc.
  • l’utilisation de fibres animales et ses dérives : élevages intensifs à courts termes
  • Etc…

Soyons honnête, quand il s’agit de grandes marques rattachées à la fast-fashion, l’industrie textile n’est vraiment pas un modèle éthique.

Fast-fashion et croissance

Mais du coup, pourquoi les grandes entreprises textiles continuent de produire selon des stratégies néfastes pour la planète et pour les humains ?

Tout simplement parce que dans la représentation du monde dans lequel nous vivons, réussir c’est croître. Et à cela il n’y aurait pas de problème si croissance économique n’allait pas aussi de pair avec augmentation des émissions de GES (et d’autres formes de pollutions par ailleurs).

Évolution tendancielle des émissions de CO2 en Europe de l’Ouest sur la base d’une croissance économique de 2% par an sans modification de la proportion respective des sources d’énergie.
La courbe rouge représente les émissions de CO2, en millions de tonnes équivalent carbone (axe vertical de gauche). Le trait noir horizontal (à droite) représente la limite imposée par Kyoto.((https://jancovici.com/changement-climatique/economie/la-croissance-economique-fait-elle-de-leffet-de-serre/))

Mais alors, pourquoi les grandes entreprises veulent absolument croître sans arrêt ?

La réponse à cette question se trouve dans le financement des grandes entreprises (textiles). Ces dernières sont bien souvent financées par des actionnaires qui eux suivent clairement un objectif de croissance économique. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous conseille de lire cet article et de regarder cette vidéo.

Mode éthique : éco-conception et compensation, un modèle durable ?

Et du coup, comment faire pour réduire l’impact environnemental de l’industrie textile ?

Deux solutions salvatrices sont aujourd’hui très à la mode dans l’industrie textile (mais pas uniquement) : l’éco-conception et la compensation.

L’éco-conception c’est la production avec la prise en compte de l’environnement dans le choix des matières premières. C’est par exemple concevoir avec des fibres recyclées (comme les polaires), utiliser du coton bio ou privilégier un emballage en papier recyclé. Un choix encourageant puisqu’il minimise certains des impacts de l’industrie.

La compensation c’est payer pour inciter des actions qui compensent la pollution émise. Le grand truc à la mode c’est de planter des arbres pour compenser le CO2 émis.

Ces deux actions sont bien évidemment louables, mais elles ne permettent absolument pas de résoudre le problème. S’il fallait compenser nos émissions de CO2 (de toutes origines) en plantant des arbres, il faudrait alors recouvrir d’arbres l’ensemble de la surface terrestre.((https://jancovici.com/changement-climatique/gaz-a-effet-de-serre-et-cycle-du-carbone/ne-suffit-il-pas-de-planter-des-arbres-pour-compenser-les-emissions/)) De grandes marques comme H&M ou C&A utilisent 100% de coton bio ou recyclé((https://textileexchange.org/wp-content/uploads/2020/08/Textile-Exchange_Organic-Cotton-Market-Report_2020-20200810.pdf)) mais sont loin d’avoir un bilan carbone faible.

Pour résoudre le problème, il faut le prendre à la source. Et cette source, c’est la production. Ce n’est qu’en produisant moins que les impacts environnementaux diminueront.

Et pour moins produire, il faut tout simplement consommer moins. Dans un monde aux ressources finies, un modèle de croissance perpétuelle est forcément voué à l’échec. Il faut alors nécessairement modifier notre manière de consommer. « Nous ne pouvons à la fois demander aux politiques la réduction collective des émissions et souhaiter pour nous-mêmes la croissance de nos consommations individuelles. »((https://jancovici.com/changement-climatique/agir-individuellement/effectuer-sa-ba-pour-agir-contre-le-changement-climatique-quelques-ordres-de-grandeur/))

Si nous ne changeons pas nos habitudes de consommation d’ici 2050, le secteur textile émettra 26 % des émissions globales de GES.((https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/))

Mode éthique : achats d’occasion et labels environnementaux

De nombreuses solutions plus ou moins évidentes existent déjà pour limiter les impacts de l’industrie textile.

  • Acheter d’occasion

Un sujet déjà traité ici qui a un réel impact environnemental. N’oubliez pas de passer par les ressourceries et friperies pour les vêtements d’occasion 😉 Bien évidemment, évitons les achats à distance nécessitant des transports sur lesquels nous n’avons pas la main.

  • Revendre ou donner

Si un vêtement ne nous sert (vraiment) plus autant s’en débarrasser. Et plutôt que de le jeter, autant qu’il vêtement serve à quelqu’un d’autre ou qu’il soit recyclé (à condition que son recyclage soit efficace).

  • (Faire) réparer

Par vous même, un(e) ami(e) ou un professionnel. Si nos vêtements sont de qualité et que nous souhaitons les garder, il vaudra toujours mieux les (faire) réparer plutôt qu’ils soient détruits.

  • Labels pour l’achat de vêtements

Pour l’achat de vêtements neufs, choisissons des labels qui en garantissent des conditions de production plus écologiques et éthiques.

Attention de ne pas tomber dans le piège des labels textiles. Il en existe plein dont certains sont très discutables. Avant de faire confiance à un label, renseignons-nous sur ces valeurs et sur la manière dont il est attribué. OCS et GOTS semblent les plus fiables.

Loom : moins mais mieux, modèle de mode éthique

Bon après tout ça, vous allez me dire qu’aucune marque de vêtements n’a un modèle de conception qui est de moins produire, sinon elle coulerait. Et bien n’en soyez pas si sûr ! Vous connaissez Loom ? Leur ligne de conduite : « Moins mais mieux ».

Cette marque fabrique des vêtements de grande qualité en respectant un protocole rigoureux dans la fabrication. Chaque élément est conçu pour être solide et durable. D’ailleurs, la marque explique rigoureusement chaque élément et étape de fabrication de ses vêtements. Sa communication est d’une transparence hors-pair.

Une obsession pour la qualité, une production en France et au Portugal, du coton bio (pourquoi bio ?), un financement éthique (pourquoi un financement éthique ?), une production qui respecte les humains et les animaux, pas de soldes qui poussent à consommer… Un modèle d’entreprise qui devrait être celui de toutes les industries (textiles).

Chez Loom, ne vous attendez donc pas à découvrir 50 modèles de pantalon ou de tee-shirt, il n’y en aura qu’un. Parce que pour faire de la qualité, il ne faut pas faire de la quantité (rappelez vous, croissance = émissions de GES).

Il n’existe pas encore de ligne pour femmes mais pour les suivre de près, je crois que c’est dans les cartons… 😉

Loom tient aussi un blog d’une grande qualité sur la mode éthique. Je vous encourage à le consommer sans modération celui-là 😉 Et merci Loom, car de nombreuses sources et réflexions proviennent de ce blog !

Un seul regret, c’est ne pas trouver de vêtements Loom d’occasion. Mais en même temps quand on fait de la qualité pour des consommateurs responsables c’est presque logique…

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2 thoughts on “Fast-fashion et impact environnemental VS. mode éthique et Loom

    1. Bonjour Julia,

      Merci beaucoup pour votre retour ! Votre philosophie m’a beaucoup aidé à rédiger cet article et à construire ma réflexion. Donc merci pour ce que vous faites et votre blog ! 😉

      Si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à partager cet article sur vos différents réseaux ! Merci d’avance.

      Quentin

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